Si les lacs de nos régions semblent pour l'instant relativement épargnés, le décès suspicieux d'un bouledogue français après une baignade dans le Léman mardi 30 juillet nous rappelle que la vigilance reste de mise. 

Les coupables ? Les cyanobactéries, ou "algues bleues", qui s'épanouissent et se multiplient dans les eaux chaudes. En quelques heures seulement, leur prolifération peut prendre une ampleur problématique. Loisirs.ch vous explique comment vous protéger. 

Qu'est-ce que les cyanobactéries ?

Observations de cyanobactéries au microscope ( (Anabaena sp)

Observations de cyanobactéries au microscope ( (Anabaena sp) © Eawag

Selon l'Eawag, l'Institut fédéral suisse des sciences et technologies aquatiques, les "algues bleues", l'autre nom des cyanobactéries, ne sont ni des algues, ni bleues. Elles appartiennent aux formes de vie les plus anciennes sur Terre et ont entièrement colonisé cette dernière. On les retrouve dans tous les cours d'eau de Suisse sous les formes et les couleurs les plus diverses. Si ces organismes ne posent habituellement pas de problèmes, leur forte prolifération n'est pas anodine.

Canicule et prolifération des cyanobactéries

Pour connaître une prolifération massive, trois critères sont nécessaires : une eau calme et chaude, un fort rayonnement solaire et des nutriments en abondance. Des conditions qui sont réunies à 100% en période de canicule. On peut également s'attendre à une recrudescence d'"algues bleues" à l'avenir à cause du changement climatique. 

Les cyanobactéries sont-elles dangereuses ?

Seules certaines cyanobactéries sont toxiques. Généralement, elles ne s'avèrent dangereuses qu'en cas d'ingestion. L'intoxication par les cyanobactéries est fréquente chez les chiens car ceux-ci boivent l'eau des rivières et des lacs ou se lèchent le pelage après la baignade. Les symptômes sont constitués de vomissements, diarrhées, difficultés respiratoires, salivation excessive, tremblements musculaires, paralysie et convulsions. Le décès peut intervenir après quelques minutes seulement. 

Où trouve-t-on des cyanobactéries en Suisse ?

Si on observe de plus en plus de cyanobactéries dans le lac de Greifen, de Zurich, de Morat, de la Gruyère et de Neuchâtel, elles restent absentes de l'eau courante. Le lac Léman, lui, reste relativement épargné grâce à ses eaux profondes et sa masse importante qui empêchent l'eau de chauffer rapidement, même si tout risque n'est pas à écarter. La situation au sein d'un cours d'eau peut toutefois changer complètement en l'espace de quelques heures. C'est pourquoi il est préférable de bien vérifier que l'eau ne présente aucun signe de cyanobactéries avant chaque baignade. 

Comment reconnaître une prolifération de cyanobactéries ?

Microcystis aeruginosa, lac de Greifen

La microcystis aeruginosa, une cyanobactérie d'eau douce, prolifère dans le lac de Greifen  © Eawag, Francesco Pomati 

Les cyanobactéries sont facilement reconnaissables à l'œil nu. L'eau est trouble et décolorée tandis que sa surface semble être recouverte de graisse et d'écume huileuse, sans compter l'odeur de moisi et de vase. 

Que faire en présence de cyanobactéries ?

Respectez strictement les interdictions de baignade. Évitez de vous baigner dans de l'eau trouble ou hors des zones prévues à cet effet et n'avalez surtout pas l'eau. Si vos enfants, votre chien ou vous-même avez peut-être été en contact avec des cyanobactéries, prenez une douche dès que possible avant de retirer et de laver vos maillots de bain. Rincez soigneusement le pelage de votre chien et ne le laissez pas manger les algues.

En cas de symptômes d'intoxication, consultez un médecin ou appelez le 145, numéro d'urgence de Tox Info Suisse.

Source : Institut fédéral suisse des sciences et technologies aquatiques (Eawag)

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