Dans la colline s'ouvre un couloir, haut et large comme un homme, qui s'enfonce dans la molasse: c'est l'entrée de la grotte à Maurice. Maurice Dumoulin, sourd et muet de naissance, né en 1910 l'a creusée de ses seules mains!

Valet de ferme une grande partie de sa vie, plutôt que de finir dans une institution spécialisée, M. Dumoulin entreprend ce qui sera l’œuvre de sa vie en 1975. Arrivé à l'âge de 67 ans, c'est décidé, il va forer un tunnel au burin jusqu'au lac de Neuchâtel, 3,5 km plus loin.

Un refuge

Après des années de labeur solitaire, 15 m de galerie et 60 m3 de roche déplacés, il devra pourtant se rendre à l'évidence: une veine particulièrement dure de molasse se révèle infranchissable.

Mais s'il abandonne le projet, le lieu, lui, restera son refuge. Il y ramène un peu de tout:  tuiles, casseroles, bocaux, ferraille... qu'il empile et place d'une manière savante et mystérieuse.

Sombre ambiance

Après sa mort, dans sa 100e année, la grotte survit. Elle suscite même l'intérêt des officiels, qui parlent désormais à son sujet de musée hétéroclite ou d’œuvre d'art brut.

Mais y pénétrer est tout autre chose. L'ambiance dans l'étroit couloir est sombre, étouffante. De bonnes chaussure et des vêtements tout terrain sont de rigueur.

De même, si vous arrivez à localiser l'endroit - qui n'est pas non plus caché - pensez à respecter le travail de Maurice Dumoulin et à faire la visite à deux. On ne sait jamais...