Circuit Secret Rue : testé pour vous
Loisirs.ch dévoile les dessous de la plus petite ville d'Europe
Il y a dans le château de Rue (FR), un mystère qui hante des milliers de Suisses. Ceux qui l’ont vu voguer – solitaire – au-dessus de la brume hivernale recouvrant la Glâne, depuis le train entre Palézieux et Romont, savent de quoi je parle. Les autres nous suivront avec bonheur dans cette aventure médiévale qui ouvre 5 lieux fermés au promeneur ordinaire et dévoile autant d’énigmes sur l’histoire de la citadelle.








Premier mystère : pourquoi ce titre de plus petite ville d’Europe (une appellation quelque peu disputée par d’autres bourgades, pourtant moins remarquables) ? Pour le savoir, la rédaction devra s’enterrer au grand complet…
Mais n’allons pas trop vite ! Pour accéder au Circuit Secret de Rue, il aura fallu grimper la colline sur laquelle la ville – et le château – sont perchés, traverser le bourg et, grâce au QR Code placé en face du restaurant de l’Hôtel de ville, télécharger l’application Circuit Secret qui va nous donner un accès électronique à l’ensemble des lieux.
Des profondeurs aux origines
Nous voilà dès lors dévalant un escalier pentu menant aux caves voûtées de l’antique restaurant. La porte grince. Dans l’ombre, de nouvelles marches semblent ne jamais vouloir finir. La lumière se fait pourtant. Elle donne sur la charte de 1232, accordant à Rue ses droits de commerce, de justice et son statut de ville médiévale !
Les amateurs d’histoire seront aux anges, mais les friands de spectacles ne sont pas pour autant frustrés. Voilà que débute une projection mêlant animation et quatuor de voix mystiques. L’histoire et la légende s’entremêlent alors pour former un tout poétique et séduisant.
Le passé réinventé
Au sortir de ces ténèbres, les yeux clignent et la beauté médiévale de Rue nous assaille comme une nouveauté. Ici le gothique tardif de la chapellenie, là l’austère église du XIVe siècle, le Moyen Âge est partout sur le chemin vers les impénétrables remparts. On s’élève pourtant vers la muraille et ses terrasses, d’où se révèle le paysage bucolique de la Glâne et jusqu’aux Préalpes encore enneigées.
Les pierres semblent soudain s’ouvrir devant nous sur les cuisines et le cellier du château creusés en partie à même la roche. On y découvre les avanies de la place tout au long des siècles, entre puissance indiscutée, destructions, titre de préfecture et, enfin, apaisement moderne. Là encore, la poésie des animations signées des artistes fribourgeois Samuel Embleton et Arnow fait merveille.
La dernière sorcière de Rue
Ce n’est pourtant pas par là que nous entrerons au château ! Il nous faut faire demi-tour et tourner la place forte, jusqu’au pont-levis et la herse, heureusement levée. Et ce n’est pas une figure de style : l’essentiel du manoir, en mains privées, n’est pas accessible au public. Mais nous ne sommes pas n’importe qui et notre pass électronique nous ouvre les portes du donjon. Magique ? Vous ne croyez pas si bien dire…
Car si les lieux semblent anodins au premier abord, on monte à l’étage par l’escalier de bois et là, dominant la pièce unique de la massive tour carrée, l’immense âtre de la cheminée monumentale se met à raconter, en paroles et en images, la bouleversante histoire de Mia Varmy, dernière sorcière de la ville. Mais si la sorcellerie peut presque sembler à sa place dans l’ambiance médiévale du moment, ce qui nous attend sur le dernier palier du donjon est plus étrange encore...
Le premier capitaine de l’armée de l’air
En deux mots, et sans dévoiler l’essentiel, le château de Rue a abrité un des pionniers oublié de l’aviation. Fils du propriétaire, le capitaine Ferdinand Ferber fait carrière dans l’armée française. Passionné par les plus lourds que l’air, il effectue même le premier vol motorisé de France, en 1905. A Rue, il testera nombre de ses modèles.
Cette pièce, point le plus haut de notre visite et dont les meurtrières donnent sur les grand espaces du Plateau, constitue sans doute le meilleur endroit pour rêver à la conquête du ciel. Il nous faut redescendre, toutefois, car il reste encore un mystère à percer et un duel à arbitrer…
Dans la Salle des chevaliers
Une fois sortis de l’oppressant donjon, on sinue entre échappées sur les fermes de la campagne et ruelles moyenâgeuses. Tiens ! Voilà une belle bâtisse presqu’orangée, au jardinet engageant et aux vues sur les Alpes fribourgeoises. La porte s’ouvre, on nous hèle: «La maison Rouvenaz est en réfection, mais je vous fais visiter !» Ce sera pour une autre fois, pourtant, car la Salle des chevaliers attend.
L’endroit se mérite un peu et il faut se glisser – avec discrétion – dans les parties communes de maisons individuelles parmi les plus anciennes du bourg. Encore un tour de clef dématérialisée et la porte s’ouvre sur une autre petite perle médiévale : fresques, cheminée ouvragée de dragons furieux et de taureaux ailés… rien de grandiose, mais un écrin authentique augmenté d’un clavecin qui joue les premiers rôles dans la dernière joute animée du jour, entre deux gentilshommes très particuliers dont on ne vous dira rien pour ne pas gâcher votre plaisir à venir.
Avant de partir, faites comme nous et passez un moment à La Bretonne. au centre du bourg. Si les crêpes authentiques et le cidre pétillant, ne sont pas typiquement fribourgeois, la petite épicerie du premier propose le meilleur de la gastronomie locale.
Circuit Secret
Du lundi au dimanche
Accès aux lieux de 9h à 19h, dernier départ à 17h30
Forfait Circuit Secret Gourmand (pour les groupes de min. 6 personnes)
Du mardi au dimanche, sur réservation
Circuit Secret
Adultes 12 fr.
Enfants (6-15) 9 fr.
Etudiants/AVS/AI 10 fr.
Forfait Circuit Secret Gourmand (pour les groupes de min. 6 personnes)
Adultes 32 fr.
Etudiants/AVS/AI 30 fr
Enfants (6-15) 26 fr.
Enfants de moins de 6 ans avec menu enfant 17 fr.
Circuit Secret Rue
Office du tourisme de Romont et sa région
Rue du Château 112