Testé pour vous : La Maison hantée de Corcelles-près-Payerne

«Vous allez avoir peur, très peur !» telle est la promesse – ou la malédiction – lancée à la rédaction lorsque nous nous sommes intéressés à l’ouverture de cette maison entièrement dédiée à l’horreur. Réunissant quelques intrépides, prêts à plonger dans une aventure haletante, nous en ressortons, une heure plus tard, transformés.  

A part nous, personne dans ce coin reculé de Corcelles-près-Payerne. La nuit est tombée et nous réchauffons notre inquiétude en plaisantant. L’allée borde une grange aux fenêtres aveugles et un chemin de gravier monte vers la porte de la maison, percée dans un mur de brique bicolore. Seule une antique lanterne surmonte l’huis qu’on dirait arraché au mur. Une simple plaque le surmonte. Sur fond noir, ces quelques mots, effrayants dans leur simplicité: La Maison hantée. 

Trop tard pour renoncer 

Attaché par un clou au bois sombre, un écriteau: Entrez à l’heure. Parmi notre petit groupe, personne ne semble très pressé d’être ponctuel. A l’heure dite, je pousse la porte. Nous ne le savons pas encore, mais nous ne quittons la vague inquiétude des débuts que pour basculer dans l’horreur. 

Dans la pénombre, des bougies percent à peine le brouillard. «Personne ne porte de pacemaker, j’espère.» Ce n’est pas une tentative de plaisanterie, de la part de Lydia, mais une des recommandations du document qui nous attend sur une crédence et que chacun doit signer.  

Parmi les autres clauses de non-responsabilité nous découvrons que nous pouvons être agrippés durant la partie et que nous nous engageons à ne pas répliquer. Nous rions nerveusement, mais il est trop tard pour renoncer. Déjà, une voix sépulcrale et une projection qu’on dirait sortie des archives de l’enfer nous conte l’histoire d’Arold l’Immortel. 

L’horreur et le paranormal se déchaînent.  
Ni science ni exorcismes n’y peuvent plus rien 

Arold, enfant difforme, a vécu dans cette maison il y a près de 140 ans. Les ombres ont envahi son âme et il vit reclus, rejeté de tous à part de sa mère. A chaque anniversaire, elle lui offre une boule de verre, destinée à chasser l’horreur qui peu à peu embrume son esprit. 

Mais bientôt, leur effet s’estompe. Un aéropage de médecins et de prêtres est appelé à son chevet. Or, lors d’une nuit plus sombre encore, la sauvagerie et le paranormal se déchaînent. Ni science ni exorcismes ne purent rien face à ce maelstrom d'épouvante! 

Début d’une aventure hallucinante 

Après tant d’années, c’est à nous qu’il revient de lever le mystère qui plane sur les lieux, alors que nous percevons déjà les cris stridents d’Arold exigeant de sa mère la boule de verre de son anniversaire... 

Commence une aventure hallucinée pour chacun d’entre nous. A quatre pattes dans des labyrinthes obscurs, courant comme des dératés dans des couloirs de guingois, frissonnant à chaque bruit étrange, nous cognant les uns les autres, mais devant tout de même résoudre l’énigme de cette atroce nuit meurtrière si nous ne voulons pas, à notre tour, être emportés dans les ténèbres.  

L’expérience est totale. Tous les ingrédients des grands classiques de l’horreur sont réunis. Seule différence, de taille, on ne frissonne pas pour les héros à l’écran, c’est notre vie qui est en jeu!  

D'innombrables cris, cavalcades et tortures  
de méninges plus tard, nous émergeons,  
hagards 

On se lâche, on y croit et quelques horions volent parfois. C’est que la maison en elle-même est un personnage. Nous ne sommes pas dans un quelconque hangar réaffecté, mais dans une demeure de maître entièrement construite pour l’occasion. Plafonds hauts, escaliers monumentaux, chausses trappes et passages secrets d’où peuvent surgir à tout moment les surprises les plus déconcertantes et les êtres les plus effrayants forment un contexte plus convainquant que nature. 

D'innombrables cris, cavalcades et tortures de méninges plus tard, nous émergeons, hagards, de l’aventure. Je regarde les autres en souriant, les yeux écarquillés. Tous sommes essoufflés et heureux d’avoir eu peur, juste ce qu’il faut. Quelques bleus et bosses, de rares griffures témoignent que cette heure n’a pas été de tout repos. Je peux vous le confier à présent: je ne voulais pas venir, mais je m’en serais voulu de ne pas venir. 

Vous n'êtes pas découragé ? Ca vous a même plu ? Pour plus d'activités frissonnantes, lisez notre dossier Top des loisirs les plus horrifiques de Suisse.