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De début novembre à fin avril, la romantique route de Derborence qui serpente en lacets depuis les hauts de Conthey est fermée. C’est que le cirque éponyme, niché à 1449 m d’altitude au pied du massif des Diablerets, se mérite.

Chacun a entendu au moins une fois dans sa vie le nom de Derborence, "le mot qui chante doux" mais résonne avec fracas dans le livre de 1934 de l’auteur vaudois Charles-Ferdinand Ramuz qui narre le terrible éboulement qui tua une quinzaine de personnes en 1714. En 1749, un deuxième effondrement de la falaise est à l’origine de la formation du lac de Derborence, après que les eaux de la Derbonne furent emprisonnées par la roche.

Aujourd’hui, en moins d’une heure au départ du parking du lac de Derborence, immergez-vous dans ces temps anciens en faisant le tour du plus jeune lac naturel de Suisse. Sur les éboulis, le sable alluvial et les arbres déracinés est née une forêt peuplée d’épicéas, de mélèzes, de pins à crochets, de saules et de bouleaux. Certains grands blocs de pierre effondrés sont encore visibles. 

Dans ce paysage primordial qui semble rescapé du Déluge, la nature a peu à peu repris ses droits: le pierrier est devenu un jardin extraordinaire ponctué de plans d’eau aux airs de mangroves et, autour du lac translucide où miroitent des verts, des bleus et des gris, gambadent bouquetins, chamois, marmotte, gypaètes barbus ou tétras lyre dans ce qui est devenu une réserve naturelle protégée en 1961 (la baignade y est donc strictement interdite).

1964 Conthey